Défendre contre un contrat à sans atout
 * Les éléments composant cette page proviennent de la collection : "Le bridge français", ouvrage de la Fédération Française de Bridge

La défense contre un contrat à sans atout passe pour le camp défendant par l'affranchissement d'une ou plusieurs cartes non maîtresses dans une ou plusieurs couleurs. Pour arriver à leurs fins, les défenseurs ont à leur disposition l'avantage de l'entame et l'utilisation d'une signalisation.

Chacun des deux joueurs de flanc a un rôle à jouer

Les entames 

Cas n°1 : l'entameur possède une séquence d'honneurs

Une séquence d'honneurs est une suite de 3 cartes équivalentes commandées par un honneur.

Afin de renseigner au mieux son partenaire sur les cartes qu'il possède dans la couleur choisie, le joueur qui entame doit le faire de la plus forte des cartes équivalentes de la séquence.

Attitude de l'entameur :

• Calculer le nombre de levées nécessaires à la mise en échec du contrat
• Évaluer le nombre de cartes maîtresses qu'il possède avant l'entame
• Recalculer ce nombre de cartes maîtresses à la vue du mort
• Déterminer quelles sont les cartes que devrait posséder son partenaire pour que le contrat chute
• Tenter d'informer son partenaire sur les cartes utiles à la défense qu'il possède
• Se montrer vigilant dans ses défausses

Ainsi, avec les mains suivantes, il faudra entamer 

Attitude du partenaire de l'entameur :

• Déduire de la carte d'entame quels sont les honneurs que possède son partenaire dans la couleur d'entame
• En déduire quels sont ceux que possède le déclarant
• Éviter toute situation de blocage de la couleur d'entame
• Tenter d'informer son partenaire sur les cartes utiles à la défense que lui-même possède
• Se montrer vigilant dans ses défausses

Cas n°2 : l'entameur ne possède pas de séquence d'honneurs

Dans ce cas, il entame de la quatrième meilleure carte dans sa couleur la plus longue
 

Attitude de l'entameur :

• Calculer le nombre de levées nécessaires à la mise en échec du contrat
• Évaluer le nombre de cartes maîtresses qu'il possède avant l'entame
• Recalculer ce nombre de cartes maîtresses à la vue du mort
• Déterminer quelles sont les cartes que devrait posséder son partenaire pour que le contrat chute
• Tenter d'informer son partenaire sur les cartes utiles à la défense qu'il possède
• Se montrer vigilant dans ses défausses 

Avec les mains suivantes, il faudra entamer

Attitude du partenaire de l'entameur :

• Après examen de la main du mort, tenter de déduire de la carte d'entame quels sont les honneurs que possède ou ne possède pas son partenaire dans la couleur d'entame
• En déduire quels sont ceux que possède le déclarant
• Fournir la meilleure carte susceptible de permettre l'affranchissement de cartes non maîtresses de la couleur d'entame
• Tenter d'informer son partenaire sur les cartes utiles à la défense que lui-même possède
• Se montrer vigilant dans ses défausses 

La "règle des 11"

Chaque fois qu'il a la certitude d'une entame en 4^ème meilleure, le partenaire de l'entameur peut appliquer la "règle des 11" :

1. Il soustrait du nombre 11* la valeur faciale de la carte d'entame.
2. Il additionne le nombre de cartes du mort et celles de sa main supérieures à la carte d'entame.
3. Il soustrait le nombre obtenu en 2 au nombre obtenu en 1

Le résultat lui indique le nombre de cartes supérieures à la carte d'entame détenues par le déclarant.

Exemple : Sur entame du 2 de Pique

Le déclarant  possède 2 cartes supérieures au 2 de Pique, donc 2 cartes à Pique

 *Pourquoi  "règle des 11" ? 

Si toutes les cartes étaient numérotées, la numérotation commençant au 2, le Valet porterait le nombre 11, la Dame le 12, le Roi le 13 et l'As le 14.
On pourrait appliquer cette règle en effectuant les opérations suivantes :

14 - valeur faciale de la carte d'entame - (3 + nombre de cartes du mort supérieures à la carte d'entame + nombre de cartes du partenaire de l'entameur supérieures à la carte d'entame)
Or, l'entameur d'une 4ème meilleure a toujours 3 cartes supérieures à sa carte d'entame. Il suffit donc de prendre 11 (14 - 3) comme nombre de départ pour cette règle.

D'où "règle des 11"

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